dimanche 12 mai 2013

Lao Cai - Chine - Sainchand (Mongolie)

 Oups ca date le dernier article, a l'entree de la plupart des cybercafes il nous a ete demande de presenter une carte d'identite...chinoise. De plus, blogger est innaccessible a cause de la censure, on a bien trouve le moyen de contourner le probleme avec un proxy mais l'identification ne marchait pas. Bref la galere.

On attaque donc le gros morceau qu'est la Chine, aucun soucis au niveau des postes frontaliers de chaque cote du pont. On a les visas ca facilite les choses; on remplit un formulaire ridicule, on fait tout passer dans le detecteur de marchandises suspectes, on envoit les passports et termine. Bienvenue en Chine ! Ca ressemble a de l'autre cote mais les signes chinois nous mettent dedans; a part les gens du pays peu connaissent l'alphabet chinois mais pourtant, au premier coup d'oeil tout le monde est capable de reconnaitre un de ces signes ! On percute donc rapidement: "Olalala en Chine, on est en Chine !"


On retire nos premiers yuans et on fond sur la bouffe de rue. On sent direct que la chine, niveau cuisine ca va etre tres tres bon ! On rentre dans le premer supermarche depuis bien longtemps, enormement de saloperies a manger, plein de bonbons et friandises dans le genre. On fait un tour au marche, poissons, volailles, et enormement de fruits et legumes. On y achete des "quartiers" d'un enorme fruit que nous connaissons, il est tout simplement delicieux, on ne connait pas encore le change on se fait un peu voler. "Ah les fumiers ! On se fait encore bai*** !". On ne connait pas le nom de ce fruit, il est enorme et les quartiers ont la forme d'enormes grains de mais, la "chair est jaune, epaisse et tendre.
Cependant immediatement les chinois nous plaisent, ils sont tres souriants et semblent chaleureux.


On prend la route le jour meme direction Kunming qui est a 1890m d'altitude.. Le goudron est lisse. la route est belle. Il fait beaucoup plus frais, il fait bon quoi en fait, on dort beaucoup mieux. On grimpe en deux deux dans de superbes montagnes, en remontant une riviere. On sent que question denivele, ca va pas rigoler.
Le deuxieme jour, on commence par une mise en jambes avec une montee de 25 km, nous surplombons les rizieres qui sont pourtant deja bien hautes dans les montagnes.


Nous remplissons la bouteille de petrole qu'on avait laissee a l'abandon depuis l'Iran ou peut etre meme bien depuis la Turquie. C'est a la station service qu'on apprend a mimer le chiffre "six", il se forme avec la main, comme pour dire "Eh ca fart?".
En revanche on se sert du rechaud juste pour faire chauffer l'eau que l'on verse dans nos noodle soup facon "Bolinos". On fait pas vraiment la cuisine quoi. On mange encore d'innombrables "pho" (nom vietnamien, on l'utilise encore), on mange de temps en temps aussi dans de tres bon petits restos, les plats sont toujours a base de riz mais sont toujours terribles.


On a de la pluie et du froid les deux derniers jours avant Kunming. Une fin d'aprem on trouve une station service ideale: table de ping pong, eau chaude (pour les noodle soup toutes pretes) et douche. On ne profite pas de la douche mais on saigne la table de ping pong, on y joue bien plus d'une heure et ca nous rechauffe fortement les membres. Peu apres, c'est dans une descente odorante, a travers des eucalyptus, que Robin frole la belle chute, son velo glisse et tombe sur le goudron trempe mais le pilote arrive quand meme a rester debout. Heureusement il s'appretait a s'arreter pour prendre une photo, peu de vitesse donc. La nuit tombee on trouve refuge dans un immeuble desafecte. Le lendemain matin impossible de decamper, il fait trop froid, on fait grasse mat.


A l'entree de Kunming un enorme carrefour boueux et innonde (l'eau touche le bas des sacoches avants) nous assome, arret imprevu dans une station service, rob demande la route a la pompiste en lui ecrivant "Kunming", elle lui rit au nez mais ca ne le fait pas trop marrer.


On repart a la nuit tombante, on a vraiment pas chaud. Voila qu'on entame une autoroute, la crise de nerfs est proche. On ne comprend rien aux panneaux, on finit par s'arreter a cote d'un embranchement embouteillee, on demande la route a plusieurs automobilistes et ces imbeciles preferent rigoler et nous renvoyer bouler plutot qu'essayer de nous aider. "Mais ptain ils sont ravages ou quoi?". L'explosion est proche. Au final on prend une bretelle sur la droite "east ring" je crois. Il fait nuit on ne voit pas de suite qu'on s'engage dans un de ces nombreux ponts a sens unique qui serpentent dans les airs. "Ahhh j'en ai marre !". On est bien irrites, on roule les babines retroussees, prets a mordre, la vue est en revanche sympa: enormes buildings, grandes enseignes lumineuses, des ponts partout, "Ohlala, pekin ca doit etre fou furieux !". On prend la premiere a droite et finalement, en suivant le flot de scooters electriques et velos on arrive a ce qui ressemble au centre. Voila maintenant l'episode de la recherche d'un hotel. A la porte des hotels ou pensions vraiment pas chers, on se fait toujours refouler et on nous indique dans le meme temps l'hotel monstre huit etoiles a la facade doree. Les gerants de ces petits "hotels" nous agacent d'autant plus qu'ils refusent energiquement comme pour dire "allez hop y a rien a voir ici degagez!". On est couvert de boue, on a froid et moi j'ai les pieds trempes, ca sature. On erre au total quatre heures dans les enormes rues (heureusement il y a de belles pistes cyclables) avant de trouver un hotel plus ou moins dans nos prix vers 23h. On a 115km dans les jambes, on s'effondre dans la chambre apres une douche brulante.



C'est a Kunming qu'on se rend compte de l'immensite du pays car nous avons 500 km au compteur et pourtant sur la carte on a l'impression de ne pas avoir decolle de la frontiere.

A Kunming, on ne fait pas grand chose a part manger des pommes de terres et du fried rice au coin de la rue chez des marchands ambulants, on y a d'ailleurs vu un stand d'huitres au barbeuc, a la vue des explosions et projections de bout de coquilles dans tous les sens on a fait demi tour.
On observe le "style chinois", vetements barioles, baskets a la semelles surdimensionnee presque toujours de couleur fluo; y a de la couleur ca fait du bien.

On repart deux jours plus tard, j'achete une nouvelle chaine car impossible de forcer sans que ca saute.
Deux jours apres le depart de Kunming, a la fin d'un descente poussiereuse et defoncee Robin chute lourdement. Je ne le vois pas tomber, lorsque je regarde devant je n'apercois qu'une masse sombre immobile au milieu de la route, "Oh le con !". C'est bon le voila qui se releve, il est pale et a le genou bien abime, il a chute alors qu'il a voulu eviter un gros nide de poule. Je sors la trousse a pharmacie, rob se precipite sur la pince a epiler et s'enleve les rochers de son genoux. Bandage. C'est la fin de l'aprem, c'est a l'entree d'un village on se dirige vers l'hotel. On nous dit d'attendre, on attend une bonne heure, au final les flics debarquent, pour on ne sait trop quoi, ils etudient nos visas indiens,  (ils ne comprennent rien) et on finit par avoir la chambre...sans rien depenser.


Nous ralentissons alors le rythme, le temps que son genou se remette en marche. Involontairement, nous faisons route separee sur deux jours, lors d'une delicieuse descente de 30 bornes, nous nous perdons, rob me passe devant alors que je suis probablement derrieres les buissons, de l'autre cote de la route pour une photo. On s'attend chacun d'un cote pendant un bon moment en bas de la descente, je fais meme 10 bornes en sens inverse, rob lui pense que je suis devant. On arrive a se contacter par mail et on se rejoint a Panzhihua dans la soiree. C'etait un peu limite pour moi car je n'avais pas de carte, seulement une photo sur mon appareil qui n'avait quasiment plus de batterie.



Nous restons une seule nuit a Panzhihua, le temps manque et la prochaine grosse ville est loin, on decide de prendre le train pour Pekin. On apprend qu'un terrible seisme a fait rage le jour meme a 200 km de la, si rob n'avait pas chute, on aurait pu se trouver a l'epicentre, c'etait sur notre trajet. Merci rob !


Train de 41h jusq'a Pekin, on a les places les moins cheres bien evidemment et ce sont des places assises. On part a 12h et on arrive le surlendemain a 5h du matin. A la premiere occasion, on se precipite sur les places cote fenetres pour pouvoir reposer la tete et dormir. Je suis durant tout le trajet avec trois jeunes qui lancent du biftons en jouant aux cartes, sans interruption. Il y a aussi une toute petite mamie au visage burinee qui a un sourire rayonnant, son fils l'accompagne. Robin est en compagnie d'un duo de papys qui commente sans arret le paysage et d'une jeune en mini jupe. La derniere nuit, on est au centre de l'attention, on nous questionne, rob rend une adolescente folle amoureuse de lui. Elle le prend en photo sous toutes les coutures.


On arrive a Pekin vers 5h30. Une seule envie, bien entendu: dormir. Ah mais si on avait su. Exactement le meme coup qu'a Kunming mais en bien plus solide: on trouve seulement  un hotel abordable grace a la gerante, "la ricaine", elle est chinoise mais parle comme une vraie americaine, l'intonation exageree et les mots disproportionnes. Elle est vraiment sympa et nous fait un tres bon prix. Il y a en plus internet dans la chambre.


On reste neufs jours a Pekin, on est dans une rue tres frequentee, a une trentaine de metres de l'hotel, il y a un genre de bar, le "dada bar", on y passe toutes nos nuits.
La rue nous rappelle Khao San road car on y croise beaucoup d'occidentaux mais en realite la rue est bien plus frequentee par les pekinois. Dans la rue on repere un nouveau accessoire de mode: les oreilles de chats en broche dans les cheveux des filles, on en voit en pagaille.


On ne visite qusiment rien, on fait tout de meme la place Tian'anmen et une portion de la grande muraille. Les chinois n'ont pas fait les choses a moitie pour se proteger des mongols, la construction est impressionnante.


Beijing est une ville polluee et ca se voit ! Il y a un genre de brouillard permanent, impossible de voir bien loin. Il n'est pas rare de voir un cycliste avec un masque technique anti-pollution.


Nos visas chinois expirent le 06 mai, on essaie de prendre un train ou un bus pour Erlian (la frontiere mongole) le 05 mai (on prevoit large quoi) en vain. Obliges de revenir le lendemain a la gare routiere pour acheter les tickets. On part donc le lendemain en car couchette pour Erlian, la frontiere mongole. Nous mettons 12 heures. L'arrivee a Erlian au petit matin est superbe, on se reveille au milieu de la steppe. En revanche la ville est terriblement moche.
On est creuves mais on est bien decides a empocher les visas mongols a la frontiere, c'est possible, d'apres une dame rencontree a Vientiane. On y va donc les "couilles en bandoullieres" comme dit Robin. Mais le visa c'est pour plus tard, il y a environ 220 km de desert jusqu'a la prochaine ville, soit environ 4 jours de pedalage, on doit donc faire du stock.
On prend 10.5 litres d'eau chacun mais voila la grosse erreur, on ne prend vraiment pas assez de quoi manger pendant 4 jours (on s'en rendra compte bien evidemment trop tard), on stock l'equivalent d'un jour et demi de bouffe chacun. Robin fait du menage dans ses sacoches et jette la plupart de ses vetements, il est aussi temps de se separer de la moustiquaire. On essaie de faire de la place.

On se dirige alors comme des bombes vers la frontiere, mais on fait face a un barrage, impossible de passer les postes frontaliers autrement qu'en jeep. Idem pour les chinois ou les mongols, ce n'est pas un piege pour les etrangers. C'est debile mais on a pas le choix, aux alentours du barrage, il y a donc enormement de renards. Un rabateur s'occupe rapidement de nous mais avec les velos charges nous n'avons pas beaucoup de succes. On finit par tomber sur une cinglee, elle nous hurle dessus et nous pousse lorsqu'on essaye de charger tout le bordel, un passager nous installe les velos sur le toit sans que nous ne lui demandions. On paye la jeep une fortune. A la frontiere chinoise on presente les passport mais l'oeil du douannier est vigilant, il repere la date expiree et nous annonce 1 jour de retard (qui est en fait de 2 jours) et apres quelques tentatives de negociation on s'en tire a une amende de 500 yuan pour deux. C'est a cause d'un petit douannier, vif et mefiant que nous avons paye, l'autre grand gasier ne voulait pas nous faire payer, il aurait ferme les yeux a coup sur.

Apres une serie interminable de dechargement et rechargement des velos on atterrit enfin a la frontiere mongole. Cette fois plus besoin de la jeep. On est confiant mais peu a peu le doute s'installe: "Et si en fait on peut pas faire le visa ici on fait comment ?", "Tain ouai c'est clair, on serait bais** !".

Voila qu'on arrive a la salle d'immigration en rigolant de l'expression "les couilles en bandoullieres", c'est vrai que jusqu'a present on s'en tire pas trop mal. Mais la rigolade ne dure pas vraiment longtemps: impossible de faire le visa ici, le visa mongol se fait a Erlian, en Chine quoi. "Oh merd*."
On ne peut pas retourner en Chine vu que nous avions un visa a entree unique et qu'en plus il est totalement expire. Nous voila donc bloques entre les deux frontieres, dans le no man's land. Une femme nous annonce qu'elle va informer les gardes chinois de notre probleme. On nous envoit alors au milieu des jeeps sans explications et on nous laisse. Un mec debarque de nulle part et nous ramene a la frontiere chinoise, on envoit encore des billets.

Heureusement les gardes nous connaissent. Ils rigolent de notre situation, effectivement y a de quoi rire, on s'y est pris comme des manches.

Notre sauveur arrive, c'est un chef. Il passe des coups de fil et puis ca se debloque, il nous amene dans sa voiture du cote chinois et nous demande 1000 yuan chacun pour le visa. C'est cher mais on est oblige. Il nous demande des photos, j'en ai une mais celle de robin n'a pas la bonne taille, il la coupe au canif. Le chef demarre et s'arrete un peu plus loin, une "voiture de requin", voiture de course. vitre teintee et sans plaques s'arrete alors juste derriere lui. "Oula, oula". Notre chauffeur sort, negocie ferme avec l'autre puis nous annonce qu'on aura nos visas cet aprem. Il ressort et envoit les passports et l'argent au requin. Le chef nous redepose a la frontiere. On attend une heure et le voila qui nous ramene les passports avec les visas mongols ! Nickel !


On ne traine pas et on regrimpe dans une jeep ou nous payons cette fois tres peu, surement grace au chef. De retour a la frontiere mongol, on recupere nos velos, on montre fierement nos visas et on passe sans soucis. Ca magouille ferme dans ce secteur !


Nous voila dans le desert de Gobi. On est pret a en decoudre. Petit probleme lorsque je monte sur mon bolide, la partie basse de mon derailleur est completement tordue, un morceau de metal est a angle droit, mais ca roule !

La ville juste de l'autre cote de la frontiere est completement delabree et ca ressemble a rien, c'est tres moche, aucune harmonie, ca semble tres pauvre. Surprise, c'est l'alphabet cyrillique Immediatement les gens nous parraissent plus brusques, plus froids. On avale un delicieuse soupe de pates en fin d'aprem, en sortant du resto, un vent puissant se leve et souleve d'enormes nuages de sable. Obliges de porter les lunettes. On essaie quand meme de rouler. Le vent est terrible, il souffle de cote mais il est tres difficle de pedaler, le sable nous fouette les jambes et le visage.


Trois kilometres plus loin, cette fois dans de la piste, on abandonne. On plante la tente tant bien que mal. Je mange normalement et ne fais pas attention au stock.


Le lendemain, reveil au petit matin par un puissant vent qui manque de faire envoler la tente, rob sort remettre les sardines pendant que je tient la tente de l'interieur. La tente est completement ecrasee mais ne casse pas. On se rendort jusqu'a 11h. En sortant le vent est puissant, et cette fois il est en plein dans la tronche. Je repare mon derailleur a la pince et on file. Le vent est terrible et la piste est toute ondulee, autor de nous, de la steppe sablonneuse a perte de vue.


Rapidement nous en venons a parler de rationnement, car c'est clair, avec ce vent et la piste on aura jamais assez. En revanche pas de soucis pour la quantite d'eau. Il y a beaucoup de passages sur la piste, en cas d'urgence on peut facilement arreter quelqu'un. Nous faisons des pauses inevitables tous les huit kilometres ou nous mangeons un morceau de quoi tenir 8 kilometres de plus. On ne mange jamais jusqu'a satiete, toujours la dalle en repartant. Toujours frebiles.


Nous croisons des troupeaux de chevaux plus ou moins sauvages, quelques yourts, des moutons.
Le temps n'est pas rude, un matin seulement nous avons froid et nous sommes obliges de porter gants et bonnet. La nuit, la question ne sait pas trop pausee, on a de bons duvets, mais il a du faire froid, surement du negatif. Nous n'avons jamais eu chaud.


Le troisieme jour j'eclate completement, je fais une erreur: j'essaie de manger un peu normalement a midi pour pouvoir tenir plus longtemps et donc de ne pas mager jusqu'au soir. A la pause je que mon geste a ete debile, j'ai la dalle. Mais je refuse de manger. On prevoit une pause au kilometre 35, j'y arrive a bout de force. On s'allonge derriere les velos pour essayer de se cacher du vent comme a chaque pause. On s'y endort. Je repars sans rien manger. Robin n'a pas fait cette erreur, il va un peu mieux. Deux kilometres et demi plus loin robin m'a deja mi quasiment 500 metres. Je manque de m'effondrer dans le sable lorsque ma roue s'enlise. Je rejoinds robin completement vide. Si je mange pas il me semble que je vais m'evanouir. J'avale une portion de moineau et on s'abrite a cote d'une buse. On s'endort encore.



Au kilometres 43, on arrive a un petit lieu de culte, c'est un monticule de pierres ou les gens de passage jettent des cailloux, ou offrandes en tout genre ( y compris des bonbons) en y faisant le tour. Le fait est qu'il y a enormement de bonbons dessus. "Bon, on fait quoi ?". "Ca te chauffe toi ?". "Ouai pas mal.". C'est honteux mais nous volons le maximum de bonbons lorsqu'il n'y a personne dans les parrages. Robin fait le vrai renard: il repere une femme deposer deux gros gateaux, une fois la voiture hors de vue, les gateaux atterrissent dans les poches de rob. On y rencontre plusieurs personnes dont certains nous prennent en photos, ca ne nous empeche pas de voler. Nous quittons les lieux en jetant des cailloux sur le tas en faisant le tour, pour remercier ou pour se donner bonne conscience.


Bah heureusement qu'ils etaient la ces bonbons, j'ai frole l'explosion en repartant.

Le lendemain matin, le quatrieme jour, on comprend qu'il faut partir tot, le vent ne se leve que vers 9h30.Ce matin donc pas de vent, c'est la joie, on profite du paysage incroyable, on a plus ce bruit d'imbecile dans les oreilles et on profite enfin du silence ! Puis lorsqu'on s'arrete on peut se mettre comme on veut, plus besoin de se cacher derriere les velos. Une heure trente plus tard on trouve, partages entre le plaisir et la deception, une belle route goudronnee. "Bon ca va plus etre la meme". En effet finit les portions de pistes ondulees qui detruisent les fesses, finit les enlisements. Mais c'est un peu trop facile ! C'est ici que Robin fait tomber une bouteille d'eau, elle explose: 1.5 L en moins.
Le vent souffle toujours autant mais ce n'est pas pareil, ca roule bien mieux...On stop tous les 15 kilometres cette fois.


Lors d'une pause, ce maudit vent fait tomber le velo de rob, j'arrive a retenir le mien. Une bouteille d'eau dans sa sacoche avant explose a nouveau, il en sauve 1 L.


Vers le kilometre 60 je suis encore sur le point d'exploser, je m'arrete deux fois en 2 km pour m'asseoir et boire. Un peu plus loin je vois Rob sur le bas cote, il frole la demence: son pedalier est bloque, en ouvrant sa sacoche pour boir un coup, il s'apercoit qu'une bouteille est eclatee dans sa sacoche, il la sort en vitesse mais son velo se cabre et tombe de nouveau a la renverse. Au final, il n'a plus que 2 L d'eau. L'etat de son pedalier fait peur: le roulement a billes est en miettes. Le seul moyen est de tout enlever, de rouler sans roulement en huilant le tout. Rob est serein; "Tain mais c'est trop fluide, c'est mieux qu'avant.", quelques kilometres plus loin: "Me***, regarde ca lime la manivelle". Ca roule mais ca abime fortement la manivelle. Nous sommes alors a 35 kilometres de la prochaine ville d'apres un camionneur (ce que nous avions prevu). Le vent ne cesse toujours pas et on ne cesse non plus de pester contre lui. On repart, mais on s'arrete deux trois kilometres plus loin. Ce vent est impitoyable, il mange notre energie a plein dents.

On installe la tente en prenant soin d'orienter la partie la plus etroite face au vent comme tous les soirs, des chameaux curieux viennent nous observer. Je fais confiance au camioneur et avale une boite de thon entiere.


On part a 6h le lendemain matin pour profiter de la fenetre du "pas de vent", mais pas de chance j'ai la cuisse droite douloureuse, impossible de forcer, les cachetons ne font rien. On met beaucoup de temps a atteindre la ville malgre l'absence de vent.
La ville est sur une butte. Elle ne ressemble encore a rien mais il y a ce qu'il faut. Et surtout, il y a un distributeur ! On etait fait comme des rats sinon, la prochaine ville est encore a 220 kilometres plus loin dans le desert !

Seulement quatre jours complets dans le desert et nous avons beaucoup maigri, c'est la surprise devant une porte vitree, sur le coup, je crois meme avoir un genre de crampe qui me tendrait la peau du ventre vers l'interieur. Non, juste du gras en moins.
On se regale, dans un petit resto qui sert uniquement du steak entoure de pate frie, on ne sait pas quelle est la viande mais c'est delicieux. En ressortant on a une impression commune, on s'habitue a beaucoup moins manger. Nous etions rassasies bien rapidement. Hotel, douche. Le lendemain on se remet a manger normalement, peut etre meme trop.


La ville, Sainchand est au milieu du desert, rien autour. Demain nous repartons pour le desert, cette etape nous a servi de lecon, on va prevoir large en stock pour ces prochains 220 kilometres. Ensuite il nous restera un peu moins jusqu'a Oulan Bator.






Les photos sont par la