mardi 10 novembre 2015

After Movie!

Comme toujours on aura pris notre temps, mais plus de deux ans après voilà quelques images de notre voyage!

mardi 10 septembre 2013

Terminus. Kaunas - Limoges


Limoges-Limoges : 18 911 kilomètres, 24 pays, la boucle est bouclée. 

Cette fois on est sacrément à la bourre pour l'article, ça se comprend, l'article à la maison, et bah arf ! ça ne donne pas vraiment envie, moins de charme on va dire. Puis maintenant chaud chaud chaud de se replonger dedans ! Mais va pourtant falloir s'y filer histoire de terminer ce qu'on a commencé.

Comme prévu à Kaunas on envoie deux gros colis en France pour se débarrasser du surplus ( essentiellement les vêtements pour le froid, avec cependant tout un tas de bricoles qui étaient dans les sacoches mais qui ne servaient pour ainsi dire pas vraiment ), on en profite aussi pour liquider la trousse à pharmacie, le scalpel et l'aiguille à recoudre on devrait pouvoir s'en passer, pour le reste il y a ce qu'il faut partout. On est comme à domicile ici. Tout ça pour dire qu'on s'allège chacun de 5 kilos.

On passe la frontière polonaise dans la foulée, direction Varsovie. On ne traine pas et à coup de boissons énergisantes et de sucre on met trois jour pour rejoindre la capitale. La plupart du temps on pourrait être en France, peut être même dans le Limousin, en clair le paysage ne nous dépayse pas vraiment, champs, collines, forêts; et le truc qui fait la diff' : bottes de foin et vaches à l'allure bien limousine. Reconstruites à la hâte après la guerre les églises sont particulières, genre futuristes ou modernes, enfin je sais pas trop quel mot mettre dessus mais elles n'ont pas de charmes ou du moins n'en ont pas encore. Les villes sont propres et belles, on s'attendait à quelquechose de bien plus pauvre.


On arrive à Varsovie en empruntant une piste cyclable incroyable dans la soirée, on crèche dans un hostel bien sympa (comme souvent) et on fait un tour dans la ville. On ne manque pas les anciens ghettos, en fait le seul reste est le pont reliant le grand et petit ghetto. Il n'y a plus de pont mais un mémorial. Sinon, gens souriants, pistes cyclables à foison, parcs où papys et jeunes se posent ensemble, une ville qui donne envie de se poser. On ne reste qu'une journée à Varsovie car on ne peut plus trop faire ce qu'on veut : pour arriver le 15 août à Limoges il faut bombarder. Par contre, pas question de passer à côté du Fluff Fest en République Tcheque, festival de hardcore sur 3 jours (26,27 et 28 juillet). On roulait déjà comme des idiots, on va maintenant devoir rouler comme des machines : environ 820 kilomètres en 5 jours. De toute façon nos journées sont clairement ennuyeuses depuis quelques jours, il ne se passe rien. Alors passer encore plus de temps sur le vélo chaque jour pour le festival ça nous va plutôt bien.

En sortant de Varsovie on se retrouve je ne sais comment sur une autoroute fermée à la circulation, plein de cyclistes dessus, du monde partout, familles ou sportifs, on croise même des tennismens qui jouent par dessus une pancarte. On finit pas se faire stopper par deux policiers postés au mileu de la route, ils sont chargés de renvoyer les petits filous comme nous en sens inverse, pas possible d'aller plus loin. "Merd* l'était cool cette route !".


Heureusement on fait une rencontre bien réconfortante à Nysa, vers 22h devant une station service, lessivés après environ 200 bornes : le moral dans les chaussettes, la dalle, trempés de sueur, la tronche dégueulasse, la crise de nerf en vue et alors que la station nous apparaît ce soir pas si mal que ça pour dormir une femme vient nous causer. Elle est habillée chic, genre je vais en soirée, robe courte et talons bien hauts. Elle parle anglais. Vous voyez Cameron Diaz ? C'est la même. Elle nous invite rapidement à aller dormir chez elle mais le problème c'est qu'il y a 25 bornes et pas de place dans sa clio. Et ces saloperies de 25 kilomètres on est bien trop flingués pour les faire. En fait ça sera le camping qu'elle nous indique mais faut la suivre en voiture, le 20 km/h c'est bien trop pour nous et on finit de se flinguer dans un raidillon, bah ouai on veut pas trop la faire poiroter la madame. On arrive au camping complètement vrillés. Tout est fermé, elle nous dit de faire comme chez nous. Trop tard pour les douches, l'idée nous avait déjà traversé l'esprit mais cette fois c'est sur, demain matin on passe comme des voleurs avant l'ouverture de la réception. Douches opérationnelles à partir de 7h, la reception ouvre à 8h. Short Short l'intervalle.


Après une douche sans eau chaude derrière un rideau à moitié arraché (encore moins envie de payer forcément) on passe comme des ombres (ou pas) devant la récpetion à 7h55.
Au premier market ce matin on nous prend en filature, tout le personnel nous épie. Chaque fait et geste leurs est douteux. Ils ne sont pas très discrets et se cachent entre les rayons, à chaque regard ils font semblant de coller une étiquette. Soit on a des gueules de brigands soit ils sont au courant de notre forfait. Bon ce n'est pas la première fois que ce genre de trucs nous arrive, ça doit être un problème d'allure et d'odeur peut être bien. Nos têtes ne leurs reviennent pas, c'est comme ça que Rob, à la caisse d'un supermarché, se fait pointer du doigt part une cliente et se voit accusé du vol du portable de la ravagée. Rob aurait eu la main baladeuse et aurait subtilisé le téléphone direct dans le sac à main.

On passe la frontière tcheque en fin d'après midi après de belles côtes, comme toujours on prend pieds à grimper après de longues périodes de plats ( peut être bien du plat depuis Moscou). Depuis la Pologne on se prend des averses de temps en temps mais sinon il fait soleil et chaud.
La monnaie ? Non toujours pas l'euro ici !

La première nuit dans ce pays est l'une de ces nuits où on aimerait être partout mais rah sauf là. On dort dans un parc dans une résidence à la belle étoile. Révéillé en pleine nuit par la flotte, on s'abrite sous une table de ping-pong mais on est un peu trop grand, ça dépasse, alors on met la bâche comme on peut sur les duvets. Tout est trempe, de la boue dans le duvet, et des grandes caillasses sous le tapis de sol, on passe une très bonne nuit.

Prague ? Sympa mais beaucoup trop de monde, sur le pont Charles un français nous invite à prendre une bière, il s'appelle Guillaume, 29 ans, il est ici pour quelques jours, pour le boulot (travaille dans le commerce de l'art), il nous paye des tournées et une belle pizza. On s'échange plein d'anecdotes, il nous pose aussi des milliers de questions car ce genre de voyage l'interesse. On apprend son rêve : partir sur 3 ans en voilier avec sa famille. On te souhaite bon vent.


On ne reste pas a Prague et on file direction le festoche. Par choix on fait le chemin séparément jusqu'au festival. Je préfère rouler de nuit et chaumer le lendemain, Rob lui préfère rouler normalement. Au final, au point de rendez-vous aucun de nous n'est en grande forme, Rob a bu un litre de café et ne tient donc plus en place, moi je ne tiens plus debout.

Le festival : trois jours de concerts, camping gratuit, organisation impeccable (petit bémol pour les stands de boissons: 20 minutes d'attente pour une bière), malgré le monde il n'y a pas d'agents de sécurité. On prend notre pied, par contre il fait un peu chaud : plus de 40 degrés. La piscine de la ville est assaillit tout le matin. Nous on préfère opter pour le canal comme quelques autres salopards.


On entre en Allemagne le 31 juillet et le lendemain on fait un autre festival : le Playground Festival Open Air sur 4 jours. Totalement  par hasard, on a vu l'affiche le jour même, on sait pas vraiment de quoi ça cause mais d'après deux allemandes ça vaut le coup. Après quelques aller retours pour le plaisir on arrive sur les lieux en début de soirée, c'est sur un plateau, dans un petit village.


On ne va pas trop au concerts qui ne sont pas top mais en revanche on passe nos nuits aux afters, grosses enceintes et dj au milieu des pins. Question météo, ça cogne toujours autant, alors cette fois la tente reste dans la sacoche.

La plupart des gens restent dormir la dernière nuit puis reparte le lendemain tranquillement. C'est là qu'on prend une belle tempête dans le nez, ciel qui se couvre, devient plus que noir en quelques minutes, vent qui se lève, "oula on va en prendre une belle", effectivement on s'en prend une énorme même. C'est le matin, on ne fait pas attention mais le champ se vide très rapidement et il ne reste uniquement que nous et un autre jeune sous son chapiteau. Il n'y a plus personne mais beaucoup y laissent leur tente et tout ce que vous pouvez imaginer (bouffe, vêtements, canapés, tables, chaise, poubelles, etc), on mettra une image pour que vous compreniez. Partis en coup de vent à cause de la tempête qui se pointe ou gros porcs ? On ne saura pas.
Lorsque la tempête éclate on est avec notre seul compagnon. Bientôt son chapiteau s'envole, les tentes prennent les airs, un barbeuc prend lui aussi son élan et s'arrache du sol en faisant la toupie. On s'abrite dans les toilettes mobiles en plastiques, le vent force de plus en plus et on ne fait plus les malins dorénavant, les cabines tombent une par une, obligés de sauter et de courir se planquer derrière une bagnole (oui y avait une voiture au milieu du champ, on sait pas trop pourquoi).
En fait il y a des survivants : les volontaires du festival sont dans une caravane, ils nous abritent.


Lorsqu'on sort il y a des tracteurs avec d'énormes remorques, plein de voitures et des gens qui fouinent dans les déchets. Il y a de l'argent à se faire : chaque bouteille recyclé rapporte ici 25 centimes. On y trouve de tout. C'est là que je trouve ma casquette Bosch, il fallait une remplaçante à la yol-is.

La fin du voyage est un peu extrême comme on aime dire, énormément d'orages, de nuits dans les duvets trempés, de galères avec les vélos (et les rayons cassent comme du verre). Et avec tout ça nous devons faire de la borne quoi qu'il arrive. La tente éclate elle aussi, deux arceaux cassent, une attache du toit lâche également. D'ailleurs les bonhommes, pareil, ils sont usés.

Voilà comment on arrive à Stuttgart, et pour l'anniversaire de Rob on a le droit à une nuit minable une fois de plus. On commence la nuit à la belle étoile mais voilà le déluge, on monte la tente en calebards comme des furieux, on voit rouge. On finit par se jeter dans la tente à moitié montée. Je ne sais pas comment on fait pour dormir mais le lendemain matin, la tente est ravagée par les flots. Tout est trempe. L'explosion cérébrale n'est pas loin. Envie de rentrer et vite.


L' Allemagne, c'est le pays du vélo, y a pas à dire, il y a des pistes partout. Mais justement vu qu'il y a énormément de pistes, les vélos n'ont pas leurs places sur les routes, la plupart n'ont pas de bas côté et beaucoup de portions sont des voies rapides. On galère donc souvent à chopper les pistes ou à prendre des toutes petites routes. On perd alors pas mal de temps comme ça.
Sinon, les allemands c'est du bon! Très agréables, c'est une belle surprise, on les voyait bien plus ternes.

On se met des derniers bretzels en bas d'une belle descente de montagne puis on pédale direction Strasbourg. On ne se sent pas au top, on se réconforte dans l'alcool et on descend une bière. On installe aussi les drapeaux français.


A la vue du Rhin, de toutes les voitures françaises et surtout de la pancarte "FRANCE" les jambes sont sciées, la peau s' hérisse, le coeur bat à 300 à l'heure. "Merde on rentre chez nous !!". On franchit la frontière dans un cri de joie.
Le paysage ne change pas vraiment mais on le regarde d'un autre oeil : ici on est à la maison.

En France on se fait plutôt bien accueillir. Une mamie à l'allure tenace et douce nous force à accepter son billet de 20 euros devant un supermarché. Après tout ça lui fait également plaisir, puis aussi, faut le dire, la mamie a flashé sur Rob : "Ecoute, punaise, je vais te dire une chose, tu as des yeux mon pauvre, tu as des yeux à damner un saint !!". Un couple de retraités nous payent des bières et du fromage du coin (fromage de Langres). Un point qui nous amuse sur le moment : les gens sont impressionnés par le fait qu'on aille à Limoges à vélo, par contre le fait d'être parti depuis un an à vélo ça ne les intimide pas vraiment: "ah une année sabbatique quoi" comme nous l'ont dit pas mal de gens.
Cela nous fait drôlement bizarre d'entendre les gens parler français, on a l'impression qu'ils nous parlent. Et chose encore, lorsqu'on croise des touristes on se sent bien plus proches d'eux que nos collègues les français. On met quelques jours à comprendre que les gens ne nous parlent pas forcément.
Dans les petits villages on s'arrêtent souvent dans les PMU histoire de se frotter aux locaux.
On s'offre une cafétéria à Guéret pour la dernière soirée puis on finit au bord du plan d'eau, du luxe quoi.

La dernière journée est horrible, l'énergie et l'appétit nous manquent, on se force tout de même à manger un sandwich (à l'andouillette s'il vous plait) dans un stand. On arrive un peu trop tôt à Limoges alors on en ressort et on se "planque" au Pat a Pain de Couzeix (pour les curieux).

La pire côte du voyage ? C'est peut être bien cette côte minable qui relie Couzeix à Limoges et qui arrive sur le boulevard. On a déjà eu les jambes coupées, etc, là c'est autre chose : "Comment vont tes jambes?" "C'est simple, j'en ai pas !". Ca résume. Impossible d'avancer, une vraie torture, les bras ont aussi du mal à soutenir le corps. Malgré nos efforts pour se concentrer on ne-peut-pas pédaler. Notre cerveau fond. On doit donc faire du 5/7 km/.

Une fois en haut, ce n'est plus que de la descente,on est maintenant pressés de retrouver tout ceux qu'on aime. On tremble puis on arrive.

Complètement perdus lorsqu'on débarque à la mairie, on ne comprend pas grand chose.


Personnellement les deux trois jours suivants j'ai trouvé "un peu tout" fade, mais c'est vite passé et la reprise de la vie normale n'est pas très difficile ! Frigo, canapé, lit et douche tous les jours, non ce n'est vraiment pas difficile, c'est d'ailleurs assez impressionnant. Un an qu'on est partis? Je ne réalise pas bien. Par contre va bien falloir réaliser que dans deux jours c'est la reprise des cours. Est ce qu'on a "changé"? Ah la fameuse question! Disons qu'on a pris de l'expérience donc oui on a "changé", on voit certaines choses différement, mais en tout cas : on n'a pas le cerveau retourné. Est ce qu'on a envie de repartir? Oui.
Merci à tous ceux qui nous ont accueillis ou bien égayés nos journées, un grand merci à vous aussi chers lecteurs pour ce soutien improbable !

Robin :

"18911 km, chiffre officiel. Alors vous allez nous dire qu'on avait prevu plus et qu'on s'est un peu échappés. C'est pas faux, il faut bien le reconnaitre, mais 18911 km ca fait quand meme pas mal de coups de pédales et puis l'essentiel n'est pas là! (c'est un peu facile comme justification ca....)
Puisque c'est fini et bien fini, c'est le moment de remercier. Alors en pagaille, merci aux gens qui nous ont aidés et hébergés, soutenus, encouragés tout le long de notre route. Merci à tous ces gens curieux et interessés, tous ces gens qui nous ont fait marrer, et tous ceux qui nous ont raconté des trucs auquels on n'a rien compris. Merci aux cyclos avec qui l'on a partagé un peu la route, ou avec qui on a simplement passé de bons moments à discuter autour d'une bière. Merci à la famille, aux amis (mention speciale aux 4 fantastiques qui nous ont rejoint en Inde) qui nous ont toujours beaucoup soutenus. Enfin merci a vous lecteurs du blog, on espère vous avoir fait passé quelques bons moments.
On s'est tres bien réhabitués a prendre la voiture, dormir dans un lit, ne rien faire et manger comme des cochons, ne vous en faites pas pour nous. La reprise sera peut etre un peu plus douloureuse, mais on s'en fout : on a plein de super souvenirs dans la tete et aucun regret.
A mon retour on m'a offert un bouquin de Nicolas Bouvier : Il faudra repartir."

On n'est pas à notre top niveau mais pour la fin des fins la photo est top.



C'est les dernières! Et c'est encore par là !


A la prochaine





























mardi 13 août 2013

Arrivée de Robin et de Victorien le 15 Août 2013 à 18h à l'Hôtel de ville de Limoges. 

mercredi 17 juillet 2013

Irkoutsk - Kaunas (Lituanie)



Direction le transsiberien, train mythique qui traverse la russie de part en part, de Vladivostok a Saint Petersbourg. Nous on l'emprunte "seulement" d'Irkoutsk a Moscou, ce qui represente deja plus de 5000 km et 86 heures de trajet.
Le fait de prendre un transport, bus train ou avion, n'est jamais bien agreable avec nos velos. Toujours des problemes de places, de rangement, on a des ascoches eparpillees partout... Mais a la gare d'Irkoutsk on demande s'il y a quelque chose de special a faire, et on nous vend un ticket bagage specialement pour nos velocipedes. Nos voila rassures, on fait nos provision pour les 4 jours a venir l'esprit tranquile, en se rejouissant a l'idee que nos velos vont etre dans un compartiment bagage et que l'on va donc etre bien peinards. Erreur!


 En arrivant sur le quai une gentille controleuse nous guide a notre wagon. On fait connaissance avec notre controleuse, moins gentille. En nous voyant arriver avec nos velo elle rentre dans une rage folle, direct. Nous on ne comprend rien, on montre qu'on a paye un surplus de bagage, elle ne s'arrete pas de hurler. De toute evidence il n'y a pas de wagon bagage, et on comprend qu'il va falloir condamner une couchette pour loger nos velos. On s'escrime pour faire loger nos mulets sur la mince couchette, en prenant soufflon sur soufflon par la controleuse. Car celle-ci n'est pas revenue de sa colere, elle se pete les cordes vocales. Le train ne s'arrete pas longtemps en gare et il ne faut pas lambiner : avec nos sept sacoches chacun et nos velos que l'on nous a fait demonter, on a de quoi faire. La controleuse  continue d'aboyer pendant que l'on s'occupe de nos affaires. "Pourquoi dieux n'a pas fait de paupieres pour les oreilles?" 
C'est le moment de faire connaissance avec notre voisine de compartiment. Une bonne femme enorme au mechant visage ecarlate et bouffi, au cheveux rouges delave, un furoncle sur la joue gauche. Initialement surnome "la grosse", on la renome "la sorciere" : c'est pas tres classe d'attaquer sur le physique. On sent direct que celle-ci non plus ne va pas etre notre copine. Elle demande d'entree au chef de train (qui est venu voir ce qui se tramait, alerte par le boucan) a ce qu'on soit refuses. Heureusement le chef de train est le seul type a nous sembler a peu pres normal a ce moment, et il lui explique qu'on a nos tickets et qu'il faudra bien faire avec nous. La controleuse, elle, continue de brailler. La sorciere demande a ce qu'on planque nos velos sous un drap. On s'execute. La controleuse continue de meugler.
Enfin, apres de nombreux efforts, tout est a peu pres case. Le train part et on pense que le plus penible est passe. Mais la sorciere va chercher la controleuse (qui avait enfin finit d'hurler) et on nous demande de nous laver. On fait pas d'histoire, on a compris que la sorciere allait essayer de nous enmerder au max. On refuse de payer pour la douche et on l'obtient gratuit. A notre retour, la sorciere demande a ce qu'on change nos habits (elle ne s'adresse jamais a nous mais va toujours se plaindre au pres de la controleuse, qui s'empresse d'arriver en hurlant). On veut bien etre sympas mais faut pas pousser, on n'est pas des clodos et on s'est laves le matin meme a l'hotel, on commence a s'enerver. Nos deux enemies battent en retraite, et on peut enfin se poser. M'enfin on n'a qu'une couchette, c'est pas le top. La nuit n'est pas de tout repos, d'autant que la sorciere ronfle comme un petit goret. On pense a aller chercher la controleuse pour se plaindre, mais ce serait declancher une guerre ouverte et on ne part pas franchement gagnants.
Deuxieme nuit. Apres avoir etudie plusieurs possibilites, on decide de dormir dans les placard a bagage. Ca fait clandestin, il ne faut pas etre claustro mais c'est mieux qu'a deux sur la petite couchette. Au matin la controleuse rentre dans la chambre en s'egosillant - comme a son habitude - et pointe direct le placard. La sorciere nous a vendu! Mais alors la ma vieille pour nous faire descendre d'ici, il va falloir se lever tot.
 Heureusement les autres gens du wagons sont plus sympas et on nous invite a manger, on nous offre gateaux et victuailles. Tout le monde nous prend un peu en pitie, a dormir a deux sur un couchette dans le compartiment de la sorciere.



Beaucoup de petits villages, de chalets, de routes tout le long du trajet. On s'atendait a des immenses paysages vierge, c'est finalement assez construit (et c'est relativement logique!). On traverse d'interminables forets, de grandes prairies quelques fois un peu vallonnees. Pour tout dire c'est assez monotone et on est bien content de faire tout ca en train.
La sorciere rale parce qu'on a nos pieds sur la (notre!) couchette, la controleuse gueule, on s'enerve.
La sorciere rale parce qu'on ouvre la fenetre, on prend un soufflon de la controleuse, on s'enerve.
On se lance dans une operation "petits velos en fil de fer" pour les gosses du wagon, je sors la tenaille. Il y a des sacoches partout, pas de place et je pause la tenaille pile-poil au dessus de la grosse tete raugeaude de la sorciere (on est sur les couchettes du haut). Est-ce un acte manque? En tout cas avec les vibrations du train, la tenaille bien lourde bien coupante se casse evidemment la gueule. Par un reflexe salvateur je devie sa trajectoire et elle passe a quelques centimetres des cheveux de la sorciere puis va finir sa course sur la moquette. Je descend en tremblant : a quelques centimetres pres, le voyage se terminait au goulag.
Malgre tout, ca fait quelque chose d'etre ici dans ce train, filler a toute allure a travers la siberie! Lorsque le train fait des longues pauses aux gares on echappe aux griffes de la controleuse pour aller faire un tour en dehors de la gare. Novossibirsk, Omsk, Kazan, on va humer l'air siberien. On s'apercoit qu'on fait meme un petit bout au Kazakhstan.


On finit par arriver a Moscou, a 4 heure du matin. Le soleil se leve, il fait frais, il n'y a pas un chat dans les rues. On passe quelques heures a sillonner la ville sans but precis, a juste contempler les inombrables eglises et les immenses batisses. On est vraiment emerveilles par cette ville magnifique.
On reste 5 jours entre visites et soirees, dans deux hostels pas trop chers et sympas comme tout (banana's et arizona dream, on conseille!). On est bien places et on peut aller a pied au Kremlin, aux differentes eglises ou parcs. On passe de bonne soirees, notament les samedi ou apres avoir ecoute le concert d'Artic Monkeys en plein air (pour le voir c'etait 50 euros alors...) on rencontre des jeunes moscovites avec qui on fait la noce jusqu'au lever du jour.





La ville est tres belle mais aussi tres chere, tres riche. La ville la plus chere du monde apres Tokyo, nous dit-on (info a confirmer!). En tout cas beaucoup de bagnoles de luxe et de femmes habillees en haute couture, on nous regarde des fois un peu de travers avec nos vetements uses. Ou peut etre qu'on est tout simplement tres beaux et que les gens nous regardent avec admiration, allez savoir.
Il faut bien repartir, le temps presse pour rentrer en france. 600 km en ligne droite pour sortir de la Russie et rentrer en Europe. En repartant de l'hotel on a vraiment le sentiment que le voyage se termine. Ca y est, le prochain objectif est Limoges, et les plus belles choses sont probablement derriere nous. On a le blues, le bourdon, le moral au fond de la gamelle.
La sortie de Moscou est bien plus tranquille que ce que l'on nous avait anonce, et on file plein Ouest sans se retourner. Apres une premiere nuit dans un jardin (ce qui nous permet d'avoir une petite douche au matin), on va de riviere en riviere pour les campements : il fait assez chaud et on a bien besoin de faire trempette les soirs. Un petit bain dans la Volga ne peut pas faire de mal.


Les Taons se sont allies aux moustiques pour ne pas nous laisser de repit. Ils sont assez rapides pour voler a vitesse de cyclistes, et ils aiment bien nous poursuivre la journee. Parfois, a bout, on s'arrete pour faire un carnage. On tue ces sales betes froidements, methodiquement, a mesure qu'elles se posent. Le probleme c'est qu'on a beau gagner des batailles, on ne gagnera jamais la guerre.
Le soir au campement les moustiques prennent le relai avec hargne.


Pas grand chose a raconter de cette sortie de la russie : on roule toute la journee dans la foret, a se ravitailler dans les stations essences ou les rares villages. Une aprem Vico s'arrete demander des toilettes, qu'un vieux musulman va lui ouvrir. En revenant il nous apporte une table puis du the. Voyant que ca nous fait plaisir, il revient avec du pain et de la bouffe. Chouette type, on se croirait revenu en Turquie ou Iran. Il nous montre a quoi il tourne : une poudre verte qui sent l'herbe coupee, qu'il s'envoie sous la langue. Ce qu'est cette poudre magique reste un mystere.

La route est jallonnee par les vendeur de giroles et de mirtilles, mais aussi par les trapeur qui viennent vendre leurs peaux. Ours, ecureuils, renards, tout y passe en manteaux, echarpes, chapeaux ou tapis. L'un de ces trapeurs nous offre un beau poisson seche que l'on a toujours pas mange, ne sachant pas trop comment le preparer.
Lors de la derniere nuit en russie, les moustiques sont en forme olympique. Il y en a tellement qu'on les ecrases sans le vouloir; ils nous rentrent dans le nez et la bouche. Au milieu d'un long silence durant lequel chacun s'occupe de ses propres bestioles, Vico le regard dans le vague me dit "ils sont en train de m'avoir au moral, la"
Mais non mais non, personne ne nous a au moral, et on traverse la frontiere au matin. Bon c'est vrai que ca nous fait un peu bizarre d'etre de retour sur le sol europeen... Aucun probleme pour passer en Letonnie, on change nos rouble puis on s'arrete au premier market pour depenser quelques euros. Les prix nous semblent bien bas, et pour cause : la lettonie n'est pas dans la zone euro. On se sent un peu stupides, mais on arrive a payer moitie rouble moitie euros.


Il nous reste maintenant 3000 kilometres a faire en 1 mois, il ne s'agit plus de lanterner. On se met en mode compet'.
La Lettonie ne nous laissera pas un souvenir imperissable. Tres paisible, tres propre, les haies sont bien taillees, les gens polis et bien peignes, les voitures sont propres et les prix sont eleves. Il doit faire bon y couler une petite existence tranquille, mais a traverser a velo ca nous semble manquer de charme et de folie. Mais n'y restant que deux jours, notre jugement est peut-etre hatif.


La Lituanie ressemble a sa voisine, mais avec des paysages plus attirants, beaucoups de lacs et des forets. Bon ca reste le meme genre de pays ou il ne semble pas se passer grand chose. 2 million d'habitant en Lettonie, 3 en Lituanie, c'est pas gros.


On roule jusqu'a Kaunas ou l'on trouve internet dans une bibliotheque : pas de cybercafes ici, tout le monde a internet chez soi.

Demain la Pologne!

Les photos par ici



samedi 29 juin 2013

Oulan Bator - Irkoutsk (Russie)

Une fois les visas en poche, on ne traine pas une seconde de plus dans cette ville qui ne nous inspire pas du tout et nous partons le soir meme. Avant cela, nous prenons tout de meme du bon temps a la "Gana's Guesthouse", un peu de pub, pourquoi pas ! Douche brulante, internet gratuit dispo a tout moment, lit pas cher en yourt et ambiance sympa !


Enfin les voila ces fameux visas russes, ah ! On a sacrement banque pour les avoir, heureusement maintenant, les visas, c'est finit ! On part donc le soir meme et on pedale avec envie, on photographie le panneau "Ulaan Bataar" avec une joie mauvaise.

Nous mettons quatre jours pour rejoindre la frontiere qui est a 400 kilometres d'Oulan Bator, on reprend du rythme. Le decor change un peu et devient un brin plus montagneux, c'est superbe, puis pas vraiment de problemes pour le campement, et de plus l'herbe rase, c'est top. Un soir, alors qu'il fait nuit et que nous finissons le repas (la classique pates-mayo-ketchup-oignon-sel, pas d'huile d'olive comme on en mettait a foison pendant le debut du voyage, ici c'est bien trop cher) un jeune berger vient a notre rencontre, malheureusement, a part les directions et les prenoms on ne se comprend pas bien. On arrive a piger qu'il a marche toute la journee avec son troupeau de moutons et qu'il dort dehors, comme ca sur l'herbe. On l'invite a dormir dans l'abside mais nous dit en fait que quelqu'un vient en moto (bon en fait, on ne pige absolument rien). Le lendemain matin on le croise sur le bord de la route avec un petit sac de provisons.


Cela nous fait du bien de rencontrer ce genre de gens, un matin aussi, nous rencontrons des ouvriers qui viennent voir ce qui se passe quand on sort de la tente. L'un d'eux, le plus trapu, est surexcite, de bien bonne humeur, une vraie pile electrique, nous on a la tete bien dans le c**,a peine sortis des duvets et voila qu'il me propose un combat de lutte, et mime un coup de poing vers robin en criant "Mike Tyson !". Il nous epuise un peu mais est, faut le dire bien marrant. Il se calme rapidement lorsqu'on sort la carte.


A Darkhan nous prenons une chambre car nous avons quelques truc a y faire. La ville est moche, comme la plupart des villes que nous traversons ici en Mongolie (je n'ose pas dire toutes) et est bien peu acceuillante: terne, voitures aux vitres teintees (la grande mode ici en Mongolie aparemment), gens qui ne paraissent pas bien aimables, immeubles degradees et bars qui sentent le poignard au premier coup d'oeil. Le gros bar/club de Darkhan est ainsi fait: facade delabree, de couleur mauve, et en guise de deco: d'enormes scorpions noirs dessines au pochoir, des fenetres minuscules et le batiment, grossier et bas est au bord de la rue principale, en contrebas.

On a plutot du beau temps, on se paye bien quelques averses et orages mais a chaque fois nous sommes au bon endroit et au bon moment car on se trouve toujours dans des markets ! C'est lors d'une de ces pauses ou l'on test le rechaud car on pense avoir mis du diesel et non de l'essence, grosses flammes, ca fume de partout, ah ! c'est du diesel !

La date d'entree en Russie que nous avons indiquee lors de la demande des visas est le 18 juin et on ne peut evidemment y entrer avant. La veille, vers midi, a quelques dizaines de kilometres de la frontiere nous rencontrons Jean-Marie (sprint necessaire pendant quelques kilometres pour le rejoindre, l'ayant apercu filer devant un market), 67 ans, "40 ans de course cycliste", il a atterri a Oulan Bator recemment et fait exactement (plus ou moins bien sur) le meme trajet que nous jusqu'en France, il compte arriver en France fin juillet. Son voyage dure 2 mois. Il a une remorque et non des sacoches et pedale plutot fort. En Europe il nous annonce vouloir faire "150 kilometres jours", on va devoir appuyer fort sur les pedales nous aussi. On le quitte a la ville frontaliere car rob a besoin de consulter ses mails. On le recroisera probablement !


Juste avant la frontiere nous traversons des forets de pins et bouleaux et nous avons un ressenti commun, on est chez nous ! Ca faisait longtemps que l'on avait pas vu de forets telles quelles et bah, ca fait du bien !

Dernier rouchour et pirochki (pas de buuz !) dans un gazar a la jeune vendeuse drole et un peu flinguee. Mais ce n'est pas notre dernier contact avec le peuple mongol; le dernier, et vraiment le dernier, juste avant le poste doannier, c'est un ivrogne, a l'arriere d'une voiture (aux vitres...teintees) qui nous exhibe son joli majeur par la fenetre puis qui nous lance juste apres son geste "sorry sorry!".

 

Ca y est on arrive au poste frontalier russe, on est tous les deux impatients de le franchir. On percoit des blancs dans leur propres pays, et oui ! ca fait bizarre, on sent qu'on se rapproche de chez nous. Quelques metres avant le poste il y a une stele, on se glisse furtivement devant pour faire la photo mais voila qu'une femme arrive et se rue sur l'appareil: "Delete photo!!!" "No photo ! No !". Obliges de supprimer la photo.
Au poste, la doanniere nous devisage lentement l'un apres l'autre pour verifier si le bonhomme sur la photo est le bon. On ne nous fouille pas et nous passons en peu de temps, voila on y est, en Russie !

On file vers le village juste a cote, pour voir la tronche des russes, retirer les premires roubles et surtout se donner une raison de faire une pause au market. Peu de surprises quant a la tetes des russes, on s'y attendait et le market, un vrai supermarche comme chez nous. Et d'ailleurs les prix aussi ressemblent a chez nous: les prix ont bien augmentes. Le cola on oublie. Toutes fois on s'offre un petit plaisir et on repart avec des raquettes de badmintons. Devant le supercmarhce robin se fait offrir un ruban avec des inscriptions religieuses par un papy. On est tout de suite convaincus par les russes, ils ont l'air extras.

Photo sous une petite statue de Lenine puis nous prenons la route en direction du Baikal en fin d'aprem.


Le trajet jusqu'a Oulan Ude qui fait 220 kilometres et qui nous prendra un peu plus de deux jours est plutot difficile, soleil de plomb, reaprovisionnement delicat (il faut se mefier), un matin etant donne le peu d'eau que nous avons on se prive de manger car cela nous donnerait soif. Vingt kilometres plus loin, on trouve un cafe avec bonheur et on se fait offrir buuz et rouchour (ils mangent comme les mongols pres de la frontiere), cela faisait bien longtemps que l'on n'avait mange a l'oeil. En fin d'aprem le premier jour, j'explose en vol, mais c'est de ma faute, lors d'une pause dans un market tant espere je fais l'imbecile: j'achete deux petites glaces et un mini paquet de cacahuetes. Soixantes kilometres plus loin, impossible de resister je dois stopper. J'avale deux sachets de sucre et par bonheur je sais qu'il me reste une boite de sardines (que l'on porte depuis la frontiere mongols tellement elles sont mauvaises et qui du coup se sont averees etre des reserves de secours). Au premier coup d'ouvre boite le jus marron m'innonde le t-shirt et la tronche. Ah que je suis bien a ce moment la ! Nous atteignons un lac fort joli mais helas impossible de descendre sur ses berges, trop complique, et a vrai dire a ce moment pas tres envie de faire dans le complique ! On fait le plein a Goussinozerck (on commence a etre des pros niveau cyrillique), dans le market, a la caisse, avec mon t-shirt en miettes et a l'odeur de poisson je ne me sens pas au meilleur de mon aise. Pour courroner la fin de cette bonne journee, le champ dans lequel nous plantons la tente est infeste de millions de moucherons plus debiles les uns que les autres, c'est a nous rendre fou. Les moustiques qui nous agressent depuis quelques jours deja sont heureusement pas trop de la partie ce soir la.

Jusqu'a Oulan Ude c'est un paysage mongol que nous traversons, pas de forets comme aux environs de la frontiere. Nous arrivons dans la banlieue d'Oulan Ude en fin de journee sous un soleil brulant, sur le bord de la route sont arretes de nombreux futs mobiles. Et ca a l'air bien bons car il y a queue. On pense a de la biere, mais non c'est du kvas, boisson de ble fermente. C'est bon mais ca ne donne que plus soif apres coup.

 
Cette ville est pour nous l'occasion de prendre les tickets du transsiberien pour Moscou, extenues on galere pendant plus de 4h dans un cyber pour enfin parvenir a reserver deux tickets. Sur le site officiel, on ne parvient pas a prendre la 3ieme classe, resultat on sera en cabine de quatres lits. On sort du cyber vers miniuit et demi, on tente de dormir dans la ville a cote d'une eglise mais on se fait deloger par des adolescentes, ici c'est tres dangereux, etc. On finit par sortir de la ville pour finalement se mettre dans les duvets a 3h du matin en n'omettant pas de mettre la bache sur la tente pour eviter de se reveiller trempes de sueur trop vite.
Dure journee, mais voila nos billets, depart de Irkutsk le 30 juin, a 13h14 heure de Moscou. On arrivera dans la capitale le 4 juillet.

Cette fois, derniere ligne droite avant le lac Baikal, toujours de maudits moustiques le soir au campement, nous prenons une douche dans une riviere absolument immonde un aprem sous trente degres. Nous longeons la voie du transsiberien, et ca circule enormement; wagons de bois, petroles, vehicules, conteners en tout genres et bien sur wagons de passagers. Les locomotives ont de l'allure, elles sont robustes et puissantes.

Le matin du jour ou nous atteignons le lac est plutot execrable: c'est le deluge, aucune volonte pour sortir de la tente, on finit par se lever malgre nous vers onze heure mais la tente est remplie de moustiques, on mange dans le plus grand silence equipes pour la flotte.


Puis bah on finit bien par partir ! Plus loin nous rencontrons un polonais plutot ambitieux: il a l'intention de faire 40 000 kilometres en 1 an, on le croit car ce furieux a deja fait 7400 kilometres en 1 mois, il est partit de Pologne et file vers Vladivostok ! Il ne parle que polonais, allemand et russe. Il nous donne l'adresse de chez lui, en pologne, avec un petit mot pour sa femme, on a donc un hebergement en Pologne !


En approchant du lac les forets se font de plus en plus epaisses, le soleil refait un peu surface en milieu d'aprem quitte a avoir de nouveau chaud.


Plus loin un vent froid se met a nous souffler sur le nez, "on approche du lac" ! On n'a qu'une envie ce jour la, c'est d'arriver au lac au plus vite, j'en oublie meme de boire et m'apercoit lorsque nous entrevoyons le lac sur la droite que je n'ai meme pas bu un demi litre en plus de 80 bornes. On achete des bieres en vitesse et nous sprintons vers le lac. Ca y est nous y voila au Baikal ! Depuis le temps qu'on y pense nous y voila enfin ! Malheureusement le temps est de nouveau couvert et le lac est plutot grisatre. Je me mets vite fait bien fait en calebar et pique une tete de quelques secondes, pas bien plus car l'eau est plutot froide, 10 degres d'apres un russe !

Nous longeons le lac pendant trois jours et nous faisons bien entendu nos campements au bord du lac. Nous roulons exclusivement dans de belles forets et nous enchainons de veritables montagnes russes: cotes de 500 m a 9% ou plus puis redescentes instantanees pendant 500m dans le meme genre de pourcentage. Nous rencontrons aussi du mauvais temps, en clair du froid et de la flotte. C'est alors qu'on se pose une bonne partie d'une journee (4h30) dans un resto a lire et a manger. On goute d'ailleurs le "borch", genre de bouillie de patates, tomates et viande qui se mange avec du pain.


En russie ca semble, comme prevu, picoler. Tous les markets possedent leur lot de vodkas et bieres. Et c'est pourquoi, lors d'un campement, lorsqu'a cote de pecheurs avalant de la vodka autour d'un feu et posant les filets a la barque surement ivres, nous ne nous etonnons pas. Un d'eux vient nous voir gaiement mais ne nous invite pas a la soiree.


Le matin c'est un autre genre d'individus qui aparaissent au meme endroit, il pleut encore a n'en pouvoir, il fait froid mais trois ivrognes en chemise gueulent bouteille a la main et l'un d'eux se fait chausser par ses collegues. Ils partent non pas en prenant la route mais en chancelant sur le pont de la voie ferree.

Rencontre avec un russe qui semble voyager a cheval, il porte un gros fusil, des sacoches remplies de provisions et un tapis de sol sur les fesses du cheval. Il galope le long de la route. Malheureusement, une fois de plus, a part les directions et les trucs de ce genres on ne se comprend pas. Il a d'ailleurs l'air d'en avoir lui aussi un coup dans le nez.


Nous faisons le dernier soir au Baikal, une rencontre avec un russe exeptionnel. Alors qu'on coupe par un chemin pour rejoindre le lac on tombe sur Artium. Une bouteille de vodka dans une poche de sa veste et une brique de jus de tomate pour faire passer la vodka dans l'autre.


Il nous invite rapidement a trinquer. Il est de Moscou et passe ici du bon temps, en deux semaines il n'a fait que "omul vodka, vodka omul". Ce soir il compte s'ennivrer et nager dans le lac, ou l'inverse je ne sais plus trop. Quoique non car il etait deja bien haut perche, et pourtant il n'avait pas l'air de s'etre baigne. Il connait quelques mots d'anglais mais il se fait comprendre avec des mimes terribles, il est fort. On rigole vraiment bien avec lui. Il n'en revient pas de rencontrer deux francais ici, au baikal. Il est au camping a cote. On se separe mais on le retrouve au bord du lac apres avoir traverses un passage d'une riviere a hauteur de cuisses. Je pense pouvoir franchir juste en pedalant sur le coup, mais mes jamabes sont vites immergees, ca me stoppe: les deux chaussures sont trempees. Robin se fend la tronche en me voyant et enleve bien evidemment les siennes.


 
On retrouve alors Artium, il ramasse des cailloux pour sa fille. Il est en calecon et ne semble pas avoir bien froid. On trinque encore plusieurs fois et on se quitte sur une chaleureuse poignee de main.

Le matin, c'est avec bonheur que l'on sent le soleil cogner sur la tente ! On fait tout secher. C'est la que je change mon duvet et mon tapis de sol de place, hop tout dans le rack pack, plus de danger avec la flotte !


Avant de quitter le lac on cherche a manger de l'omul, ce n'est pas cher ici, mais en vain. Le lac a une couleur superbe aujourd'hui, il est d'un bleu tres pale et est legerement teinte de rose grace aux nuages, on dirait vraiment un miroir.


Tellement beau que je m'arrete tous les 100 metres pour une enieme photo. Enfin nous quittons le lac par une longue cote a forte inclinaison.


On campe cette fois dans la foret, on y amenage un terrain de badminton et on se degourdi un peu les bras jusqu'a 23h.

Il flotte encore ce matin et il caille. Montagnes russes dans les forets et arret dans un resto un bon petit moment. C'est en fin de journee que je pete mon premier rayon, robin est ravi! Il en a tellement casses qu'il se pensait maudit. On finit par descendre et filer sur Irkutsk. On y arrive en fin de journee. La ville est tres chouette, les eglises sont belles et le centre a un air vraiment chic.



 
On par en quete d'un hotel mais tous est bien trop cher ou complets. On atterris dans un enorme hotel ou une hotesse nous aide dans un francais parfait. Cela nous mene finalement chez une vieille femme pas tres aimable, elle veut nous taxer a chacun 10 euros en plus pour mettre les velos dans la chambre (on ne peut pas laisser les velos dehors, par megarde j'ai jete la clef de l'antivol a la poubelle). On se resigne et on tente le bord du fleuve, mais un jeune nous annonce qu'il y a des laches de barrage de temps a autres, "Ah fait ch*** !!!, on sait maintenant on peut pas rester la!" On trouve au final un endroit minable entre des buissons entre une route et un parking, et on monte la tente, de nuit.


On met un peu de temps a se coucher car deux types tournent bizarrement autour. Juste curieux en fin de compte. Le lendemain on file a l'office de tourisme, endroit clos avec cours, tres sympas, acceuille chaleureux par une jeune qui elle aussi parle un francais excellent. Elle nous reserve un hotel a 35 euros la nuit, pas moins cher. Heureusement on n'y reste que trois nuits.

L'acces a internet est libre et gratuit a l'office de tourisme, merci a eux ! On devrait avoir notre photo sur le site de l'office de tourisme d'Irkutsk, la classe non ?!

Demain soir on grimpe dans le train pour Moscou, retour en Europe, va nous faire drole de se retrouver si proche de la France.

Par la les photos !